Collège Hector Berlioz

Collège – Nantes

Loire Atlantique
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Les classes de 3C et de 3D ont chacune réalisé une œuvre poétique et picturale pour représenter collectivement leur vision du monde à l’heure de leur adolescence. La visite de l’exposition Le Voyage en train qui proposait une réflexion sur le rapport à l’espace et au temps depuis l’arrivée du train, a été le point de départ d’un travail sur le rythme dans la poésie et sur la représentation picturale du mouvement. Ces deux créations en sont l’aboutissement.

A la façon de Blaise Cendrars le poète et de Sonia Delaunay la peintre, qui en 1913 composèrent La Prose du Transsibérien, les élèves de la 3èmeD et de la 3èmeC ont sciemment et habilement emmêlé leur crayon et leur pinceau pour écrire à plusieurs mains un poème pour dire, selon leurs différents points de vue, l’adolescence en 2023.

Lors de leur visite de l’exposition Le Voyage en train, au mois de janvier, au Musée d’arts de Nantes, les élèves ont pu admirer un exemplaire de La Prose du Transsibérien, une œuvre originale dans sa conception, à la fois poème et peinture. Cette œuvre se lit en se dépliant en accordéon pour imiter le voyage du narrateur poète âgé d’ « à peine seize ans et qui ne se souvenai[t] déjà plus de [s]on enfance » dans le train mythique reliant en dix jours Moscou à Vladivostok. Dans ce poème en prose, Blaise Cendrars entraine le lecteur dans un périple en train, moderne et fascinant, à travers l’immensité de l’Empire russe et au cœur de son histoire qui s’accélère. Le jeune voyageur, parti à l’aventure, observe l’infinie variété du monde et des gens, est le témoin de petits et grands événements, ses émotions sont changeantes et la mélancolie l’emporte souvent sur la ferveur et la soif d’inconnu. La peinture de Sonia Delaunay avance simultanément sur les pages et accompagne le mouvement du voyage, du regard, des états de l’âme du poète. Les caractères du poème sont de différentes couleurs, de type et de taille. Le vers est libre mais selon un rythme à la fois régulier comme l’allure d’un train lancé au son du « grincement perpétuel des roues » et en même temps saccadé comme les secousses et les mille perceptions du voyage.

Les élèves à leur tour ont pris le train de l’observation et aiguisé leur perception du monde, de la vie aujourd’hui, au prisme de leur adolescence. Ils ont écrit et peint à leur façon le voyage de leur adolescence, s’attachant aussi bien dans leur écriture poétique libre mais basée sur le rythme,  que dans la mise en forme picturale appliquée à rendre le mouvement dans la composition, les formes et les couleurs : ils se sont emparés de la forme du vers libre et du poème en prose pour composer par groupes de deux à quatre élèves une page recto-verso d’un grand poème peinture, de leur classe, un poème en prose de leur adolescence.

Nous vous invitons à apprécier le résultat de cette équipée picturale et poétique à travers quelques clichés de leurs travaux, et à ainsi saisir la portée de leurs mots et de leurs gestes picturaux exprimant leurs diverses visions, enthousiastes ou désabusées, lucides ou ferventes, du monde de leur adolescence. Bon voyage !